A LA UNE DE MAGNET

> à la une


Chirac pour une armée de métier




Le Président de la République a dévoilé hier soir les orientations de la nouvelle politique de Défense de la France. MagNet vous en livre les points principaux.

Bilan d'une défense dépassée
Notre outil de défense, aujourd'hui, est tout à fait inadapté et ne peut pas assumer réellement et efficacement les missions qui doivent être les siennes. Ce que je veux, aujourd'hui, c'est avoir une défense qui soit à la fois plus efficace, plus moderne et moins coûteuse. Il faut que la France soit capable de projeter à l'extérieur un nombre significatif d'hommes - 50 000 à 60 000 et non pas 10 000 comme c'est le cas aujourd'hui dans des conditions rapides et organisées.

Vers une armée de métier
Je fais une réforme qui conduit la France à avoir - dans six ans, parce que c'est une réforme longue - une armée professionnelle. L'armée professionnelle de demain, dans six ans, sera une armée de 350 000 hommes, mais c'est une armée qui sera efficace et suffisante. Seule la gendarmerie, qui verra ses missions renforcées en matière de défense du territoire, verra ses effectifs augmenter.

Quel service national demain ?
Le service militaire a été créé en 1905, à une époque où il fallait des poitrines à opposer à d'autres poitrines face à un danger extérieur. Cette époque est complètement révolue. Nous n'avons plus besoin d'appelés, de gens faisant leur service militaire. Donc, dans six ans, il n'y en aura plus, ou quasiment plus. Tout depend des décisions que nous prendrons. Il y a deux hypothèses possibles. Ce que l'on pourrait imaginer c'est un service national qui soit très accessoirement, pour 10 %, militaire pour des métiers particuliers, mais qui soit orienté vers le combat pour la cohésion sociale, la générosité, la solidarité. C'est-à-dire d'abord la prévention, la sécurité, la douane, etc. Deuxièmement, la solidarité c'est toute l'éducation, les personnes âgées et handicapées. Troisièmement, tout ce qui est humanitaire en France ou à l'extérieur.
Il y a une deuxième solution : abolir la conscription et faire un service civil, uniquement civil, appliqué aux questions que j'évoquais plus haut : la prévention et la sécurité, la solidarité, l'éducation, le secteur humanitaire. Un service qui serait ouvert à la fois aux filles et aux garçons, et exclusivement ouvert à des volontaires. Et avec quelques incitations.

L'armée de terre
Nous avons actuellement 184 régiments. Nous devrions ramener ce chiffre aux environs de 83 à 85. Nous avons deux catégories d'unités en Allemagne, nous avons l'Eurocorps qui est un des éléments de la défense européenne, il n'est pas question d'y toucher. Nous avons d'autres unités en Allemagne, pas très nombreuses, et ces unités sont destinées, dans la période de six ans à venir, et le chancelier le sait très bien même si j'imagine qu'il le regrette, sont destinées à revenir en France. Les grands programmes d'équipement militaire franco-allemands seront respectés.

Les programmes militaires
Nos programmes, qu'il s'agisse des programmes majeurs - le rafale, les quatre sous-marins nucléaires, le char Leclerc - et tous les autres programmes seront respectés. Le deuxième porte-avions est reporté lui tout à fait en fin de période.

Le prix de l'armée de métier
Cette armée coûtera à la nation, pour son fonctionnement, le même prix qu'aujourd'hui, le même. Et pour son équipement, 15 % de moins. C'est-à-dire que l'ensemble du budget militaire, quand la réforme sera terminée sera inférieur au budget d'aujourd'hui.

Le nucléaire
Nous allons fermer le plateau d'Albion. Nos deux composantes sous-marine et aérienne sont aujourd'hui suffisantes pour assurer notre sécurité. J'ai décidé de fermer l'usine haute de Pierrelatte. C'est-à-dire que la France ne fabriquera plus de matières fissiles nucléaires. Nous serons le premier pays parmi les puissances nucléaires à avoir pris cette décision.

Référendum ou procédure parlementaire ?
Nous sommes là devant le type même de question que dans une démocratie moderne on devrait poser au peuple. Mais ce n'est pas constitutionnel. A défaut, nous allons faire, d'abord, une présentation à tous les Français des avantages et des inconvénients de chacune des solutions. Nous allons organiser notamment avec les jeunes, un certain nombre de forums, pour essayer de dégager une opinion d'ensemble à partir de documents présentant non pas une solution mais les solutions possibles. Et puis ensuite, le Parlement en délibérera et tranchera.




Retour Index